28- 31 octobre
Torrejon de Ardoz (Espagne) – Burgillos de Toledo – Villarubia de los ojos – Lagunas de Navelendia (Espagne)
376 km
Que cela a été difficile de partir de Madrid, non pas pour la ville mais pour la compagnie de Constantin, Petro et Florin. En plus d’avoir passé du très bon temps avec eux, j’ai découvert la cuisine roumaine, un vrai délice.
Ma chance aujourd’hui est que je ne pars pas de Madrid mais de la banlieue est. Il y a assez peu de villes et assez peu de routes mais je m’attendais à pire au niveau du trafic. Certes ça circule mais j’ai connu pire. Que dire de cette journée de reprise ? Plate avec un petit léger vent dans le dos pour aller plus vite car les paysages ne sont pas très folichons.
Ca c'est l'Espagne. Une autoroute payante désertée par les automobilistes, la raison ? Une autoroute gratuite parallèle à 5 km de là, pour les mêmes directions.
Je ne pensais qu’atteindre Tolède vers la fin de l’après-midi mais finalement le soleil éclaire encore très bien quand j’arrive dans l’ancienne capitale espagnole. Préférant dormir sans me soucier de ce qui m'entoure, je fais quelques kilomètres en plus pour finir cette grosse journée de vélo dans un champ d’olivier, avec juste ce qu’il faut comme herbe pour y mettre la tente.
Le site royale d'Aranjuez.
Je vais être sur ses traces les prochains jours.
Salut Mahou !
Grand soleil au réveil, cela fait maintenant 2 semaines qu’il fait un temps magnifique avec des températures estivales. Même les nuits sont douces malgré le fait que je me trouve à 700m d’altitude.
Les routes sont rares dans la région, aujourd’hui, je n’ai pas d’autre choix que de prendre une route nationale mais contrairement à ce que je redoutais, ce n’est pas un incessant va-et-vient de voitures et camions et au bout de 25 kilomètres, il n’y a même plus personne sur la route. Ah, ça sent la Mancha, tout cela ! Mais avant cela je dois franchir les monts de Tolède.
De près ...
et de loin !
Les distances entre les villages sont énormes ici, de 30 à 50 kilomètres sans voir âme qui vive, à part les immenses propriétés qui s’étendent à perte de vue. A cause de la chaleur, je connais une petite défaillance dans une montée où mon vélo et moi nous nous retrouvons contre une glissière de sécurité ! Heureusement qu’elle était là !
Au dernier col, la vue sur le plateau de la Mancha est incroyable. C’est d’une platitude extrême, je sais donc ce qui m’attend pour la prochaine étape. En attendant je termine la journée chez Julia, qui en est croisade contre cette société de gâchis et où le pouvoir n’est plus dans les mains des politiques corrompus mais des grandes firmes internationales. Demain, c’est journée sans vélo !
Petite journée relaxe où le vélo est resté au garage néanmoins nous avons fait une petite sortie en fin d’après-midi, à cause de la chaleur, dans le parc national de Tablas de Daimel tout proche pour aller voir les oiseaux. C’est drôle de voir une zone humide dans un endroit aussi sec !
Demain, Julia me promet une ligne droite de 30 kilomètres au milieu des vignes, ça promet !!
Seuls les oiseaux viennent troubler le silence du lieu.
Les flamands roses à la recherche de nourriture.
Je fais résumer les 75 premiers kilomètres en quelques mots : plat, des vignes, des champs de melons, d’oignons et de piments, 4 villages avec quand même en prime un temps radieux. Il m’a fallu de la patience avant de voir quelques choses d’aguichant pour mes yeux. Mais finalement le temps est passé assez vite sur le vélo malgré un vent d’est défavorable, cependant signe de beau temps.
Un oignon aussi gros que ma main, du jamais vu.
C’est donc en m’approchant des lagunas de Ruidera que le paysage a complètement changé. Du sec, je suis passé à l’humide et à l’ombre bienfaitrice, 15 kilomètres de verdure où je ne vois pas plus loin que le prochain kilomètre !
Toujours lui, dans chaque village traversé.
26°c à l'ombre un 31 octobre, sympa. Ca monte même jusqu'à 33 au soleil.
Mais une fois quitté cette oasis, c’est de nouveau la punition. Dans ces cas-là, la meilleure chose à faire est d’aligner les kilomètres et c’est ce que je fais, avançant quand même à un bon rythme. En ce moment, il commence à faire nuit cers 18h30, je pousse donc au maximum, et même un peu trop. Après plus de 110 kilomètres, j’aurais dû avoir la clairvoyance de prendre de l’eau dans le village traversé, le prochain étant à 23 kilomètres mais telle une machine, je l’ai traversé au plus vite et 10 kilomètre plus loin, je le regrettais car il y avait de quoi faire dans une forêt de pins. Il m’a fallu donc aller au prochain village, El Bonillo, où j’étais déjà passé vers la fin du mois de mars. Rien n’a changé depuis mon 1er passage, sauf le vent, toujours défavorable semble-t-il, quelque soir la direction prise !
Après avoir fait le plein d’eau, je sors au plus vite du village alors que la nuit commence à tomber. Pas évident pour trouver un endroit où dormir mais il faut croire que la providence est souvent aux côtés du voyageur : 7 kilomètres plus loin, je tombe sur une petite aire de pique-nique à l’écart de la route, parfait !
Allez plus qu’un jour et c’en sera fini de la Meseta.
C'est la nouvelle mode le gaz de schiste. Un désastre écologique, tout cela pour du fric.