05 - 07 novembre
Valence (Espagne) – vers Tales – vers Traiguera – vers El Molar (Espagne)
340 km
Mon petit séjour aura été fantastique grâce à mes hôtes anglais warmshowers Sara et Martin. On peut penser ce qu’on veut des Anglais mais à chaque fois que j’ai été accueilli par eux, où que ce soit, l’entente a toujours été plus que cordiale. Le courant passe bien avec eux, beaucoup plus qu’avec les « froids » Espagnols.
Une nouvelle vient perturber quelque peu ma remontée vers Barcelone. Ma carte bancaire est expirée depuis le 1er novembre et je n’ai que 35€ en liquide. Ceux qui me connaissent savent que c’est largement suffisant pour 10 jours mais en cas de pépin … Juste avant de partir au travail, Sara a discrètement glissé dans mes affaires un billet de 50€ au cas où, à renvoyer à mon arrivée à Barcelone. Voilà c’est ça la communauté warmshowers, de l’entraide et de la confiance.
Barcelone n’est qu’à 350 km de Valence, par la côte et la route nationale surchargée. Il est hors de question que je passe par là, à galérer pendant 4 jours sur la vélo. Certes le climat est doux mais je veux prendre du plaisir. Je remonte donc par l’intérieur, où c’est joliment vallonné, mais pas trop non plus car sinon les cols grimpent vite à plus de 1500m !
Martin m’accompagne une bonne heure, sortir de Valence ainsi n’est pas compliqué. Et en plus il me protège du vent, assez fort et froid, qui je vais avoir dans le nez les prochains jours.
La décontraction toute anglaise de Martin.
Pour arriver au 1er col de la journée, 50 kilomètres ont été necéssaires, je peux vous assurer que ça a été long, néanmoins en totals sécurité sur une piste cyclable large de 4-5 mètres. C’est plaisant dans la petite montagne, aucune voiture, la descente est rapide et je me retrouve dans l’autre vallée à 16h.
Les villages sont rares aussi dans ce coin.
Il me reste encore 2h30 de soleil, je continue donc, en espérant secrètement que les prochains kilomètres ne soient pas trop difficiles mais en regardant la carte, la distance entre 2 villages est bien trop grande, c’est donc sans surprise que j’attaque le 2è col de la journée. Et celui-là il fait mal, pas très pentu mais un peu à la Corse : on voit le col depuis le début de la montée mais seulement il faut 1h30 pour l’atteindre. Soulagé une fois en fois, et bien en sueur ! La descente est frisquette alors que le soleil décline de plus en plus vite. Oui très bientôt j’aurai besoin des chaussettes dans les descentes et le soir lors des bivouacs.
En attendant j’essaie de perdre de l’altitude pour gagner quelques degrés et je trouve rapidement un endroit pour passer la nuit, pas le plus propre mais bon, c’est l’Espagne !
J’ai finalement bien fait de ne pas monter trop en altitude car je crois bien que j’aurais eu des nuits plus que fraîches alors qu’au réveil, il faisait 10°c dans la tente. Il n’y a pas de mal pour sortir du duvet.
La journée d’aujourd’hui a ressemblé à celle d’hier avec très peu de trafic sur des petites routes qui valent le coup d’être parcourues, des montées tout en longueur à faire suer (et oui encore) et bien sûr un généreux soleil. Je n’ai pas mis de crème solaire mais il s’en est fallu de peu que j’attrape un coup de soleil sur les bras.
J’avais une petite idée où m’arrêter pour aujourd’hui et en regardant la carte, je savais pertinemment qu’il serait difficile d’éviter les champs d’oliviers. La récolte a commencé depuis quelques jours dans la région, je suppose donc qu’ils n’ont pas aspergés les arbres de produits toxiques comme c’était le cas au mois de mars. C’est sans souci que je trouve un endroit juste à temps pour profiter des belles couleurs de la toute fin d’après-midi.
Je m’attendais à passer du temps à sécher la tente au réveil mais finalement, tout est déjà sec. Ça c’est une journée qui commence bien. Et elle continue bien puisque j’ai avalé les 45 kilomètres me séparant de Tortosa en moins de 2 heures. Je comptais y passer un peu de temps pour avoir une connexion wifi mais il faut croire que ça n’existe pas dans le coin, et chose rare aussi dans la bibliothèque. De toute façon elle est fermée !
Tortosa et son monument aux morts de la guerre civile.
Du coup je ne m’attarde pas, je préfère profiter du beau temps pour avancer, en remonter l’Ebre, par la petite route qui monte et qui monte, avant bien sûr de redescendre. J’en ai profité pour glaner des oranges et faire une cure de vitamines C. On ne peut pas faire plus court comme circuit de distribution : 2 mètres ! Emission de Co2 : 0 !
Pour moi ...
... et pour vous !
Pour éviter la grosse route, je prends un peu de hauteur. C’est le début de l’après-midi mais le gros développement de ce matin commence à se faire ressentir dans les jambes. Heureusement que la descente vers l’Ebre est douce et surtout longue. A Mora d’Ebre, j’ai dépassé les 100 kilomètres mais il n’est que 16 heures, je pousse donc un peu pour trouver des petits villages. Après une dure montée de 5 kilomètres, c’est le moment de chercher de l’eau au village de El molar ! Ca ne s’invente pas !
Ici, on n'attend pas que les olives tombent, on utilise le bâton.
10 minutes plus tard, je ne fais pas la fine bouche, un petit sentier qui ne mène nulle part fait l’affaire pour ce soir qui est vraiment la soirée idéale : une température douce de 16°, la lune qui éclaire, pas d’insectes piqueurs, pas de chiens aboyeurs, un beau ciel étoilé. A refaire !!
De plus en plus tôt cette ombre en fin d'après-midi.
Vue depuis la tente.