28 - 31 mars
La resinera (espagne) – vers Burunchel – Hornos de peal – vers la gare de Garciez-Jimena – Puente de la sierra (espagne)
244km
Je m’étais arrêté juste avant l’Andalousie. C’est marrant comme le paysage peut changer en passant d’une province à une autre. A peine ai-vu le panneau « Andalucia » que je vois des oliviers à perte de vue !
Le temps est couvert ce matin, je décide donc de ne pas franchir un col à près de 1500m si c’est pour se retrouver dans les nuages et à se cailler dans la descente. Je prends donc une route plus plate et plus passante. Rien de passionnant, je compte les oliviers pour passer le temps.
Ce n’est qu’au début du parc naturel des sierras de Segura et Cazorla que les paysages changent. Moins d’oliviers, plus de pins et surtout la route qui longe le lac de barrage du Tranco, dont la Guadalquivir est en l’origine. C’est vraiment dommage que le temps soit maussade car c’est tout de même beau. Je pensais remonter la vallée du Guadalquivir tranquillement mais les ingénieurs ont préféré s’amuser, ça monte et descend sans arrêt.
Mine de rien, j’avance et j’ai encore beaucoup de temps devant moi. Il me vient alors l’idée de franchir le col qui fait la frontière entre le parc naturel et la « civilisation ». Le soleil commence à percer, c’est donc parti pour 500m de dénivelé après 85 kilomètres dans les jambes. Je ne me vois pas passer la nuit dans la vallée, j’espère trouver un climat moins rude après le col.
Les premiers kilomètres sont raides et longs mais petit à petit, en moulinant bien, ça monte. Les 3 derniers sont presque plats mais le vent du sud souffle d’une force incroyable. Et oui, dans la vallée, j’étais à peu près protégé mais au col, mama mia ! Qu’il fait froid. Je m’habille chaudement pour la descente mais avant de l’entamer je profite d’un superbe panorama sur l’autre versant, celui cers lequel je vais. Et là quelle horreur : pas un mètre carré sans un olivier. A perte de vue. C’est tout simplement incroyable.
Côté ouest ...
... Côté est !
Je profite aussi de ce point de vue pour essayer de trouver un endroit pour la tente mais la tâche s’annonce très très ardue. Au premier village traversé, impossible. Pas de place. Je remplis donc ma poche à eau et je verrai bien an avançant. Le radar « bivouac » tourne à plein régime, les yeux sont à l’affût du moindre espace. Et c’est finalement dans une épingle à cheveu que je trouve mon bonheur. Bon aujourd’hui, il ne faut pas faire la fine bouche ! Je me contenterai de dormir avec les olives !
Un renard sa cache derrière les branchages !
Je m’attendais à faire une grasse matinée ce matin mais finalement il ne pleut pas. Dans le futur, il faudra éviter de dormir dans des champs d’oliviers, la tente est couverte d’une pellicule orange. Vive l’agriculture intensive !
Par contre je suis sûr d’une chose, c’est qu’il pleut cet après-midi. Je vais donc me contenter de faire quelques kilomètres, histoire d’avant un peu.
Cazorla.
Je fais une petite pause dans la ville blanche de Cazorla, littéralement accroché à flanc de montagne avant de continuer mon petit bonhomme de chemin. C’est après Peal de Becerro que je vois un peu autre chose que des oliviers. Oui des champs ! Et même un peu de verdure naturelle.
Voyant les nuages de plus en plus menaçants, je m’arrête au premier village venu. On ne peut pas dire qu’il y ait foule pour un samedi. Beaucoup de maisons sont abandonnées ou dans un très mauvais état. Il est évident qu’ici la crise a fait beaucoup de mal, bien plus que dans le nord.
Je n’ai aucun mal à trouver un endroit, ce n’est pas la place qu’il manque ici ! C’est juste au moment que j’ai fini de tout ranger qu’il se met à pleuvoir. Je passe donc le reste de la journée dans le tente, à me reposer. Ça ne fait pas de mal !
Le village d'Hornos de Peal.
Parait-il qu’on a changé d’heure cette nuit ?! Qu’est-ce que cela change pour moi ? Strictement rien ! Je me réveille et me couche avec le soleil, je laisse donc le changement d’heure pour les travailleurs !
Je quitte mon petit coin de paradis en direction de la ville, plus précisément Ubeda et Baeza. Je n’avais pas prévu initialement d’y passer mais pourquoi pas visiter 2 villes classées à l’Unesco. Sans surprise, les oliviers m’entourent. Vivement la montagne que je vois un peu de nature.
C'est parti pour une nouvelle (petite) journée.
Il me faut reprendre de l’altitude et je dois dire que la montée vers Ubeda a été éprouvante mais j’y suis finalement arrivé. Je ne fais pas long feu dans la ville mais j’en profite pour recharger la batterie du PC. Et oui, de temps en temps, j’ai besoin d’électricité pour écrire les articles dans la tente !
Baeza n’est distante que de 10km, par une 4 voies mais les Andalous ont eu la bonne idée de faire une piste cyclable. Chouette alors. De toute façon, les conducteurs espagnols sont très respectueux des cyclistes, j’ai rarement vu ça !
A quoi reconnait-on un Andalou qui travaille dans les olives ? Il conduit un vieux 4*4 !
C’est à Baeza que le soleil daigne faire son apparition et quand il sort, il ne fait pas semblant, il tape fort ! Je ne suis pas bien pour l’instant en Andalousie, il n’y a plus de nature, juste des rangées d’oliviers, par milliards, sans exagération ! Et pour trouver un bivouac, ce n’est pas du tout évident. Alors quand on en tient un, on saute dessus, tant pis si le nombre de kilomètres est restreint.
C’est donc sur les rives du Guadalquivir que je trouve un petit coin de verdure et de nature. Il faut juste oublier le transformateur EDF qui fait un boucan d’enfer mais les oiseaux chantent, c’est le principal.
La journée de vélo s’achève finalement tôt, au moins je peux profiter du soleil et d’une bonne petite sieste
Chouette, une rivière pour me laver !
Très rare de voir de l'élevage.
Ce matin, j’ai mis un peu plus de temps à décoller, c’est bien humide près du fleuve mais le soleil finit par sécher rapidement la tente. Que c’est agréable de voir un beau ciel bleu, une première depuis que je suis en Andalousie.
Pour me rendre à Jaen, j’ai choisi de passer par les petites routes, et forcément, elles passent par la montagne. C’est ainsi que j’arrive à près de 1000m d’altitude par une superbe route de corniche où je vois enfin autre chose que des oliviers. Ouf ! Et surtout, j’ai une vue incroyable sur la plaine du Guadalquivir, où chaque mètre carré est occupé par un olivier. Il faut vraiment le voir pour le croire !
Comme tous les jours, je vois des constructuons inachevées.
La descente est un peu moment d’adrénaline, comme très souvent, d’autant plus que la route est droite, j’approche les 70km/h. Je roule ensuite sur la nationale délaissée par le trafic automobile depuis qu’une autoroute gratuite la remplace. Par contre l’arrivée dans Jaen est assez horrible. 4 kilomètres en montée sur une 2*2 voies, mais surtout un bruit infernal, les voitures roulent à fond sur cette portion. Ce n’est pas la meilleure façon d’aborder une ville.
Vous trouvez ça beau ?
Le soleil tape très fort (26°c), du coup je me cherche un coin d’ombre dans la ville en attendant que l’après-midi passe un peu avant d’aller rejoindre Manuel. Ça fait du bien de parler de mes impressions sur l’Andalousie car ça commence sérieusement à me peser de voir cette agriculture plus qu’intensive. La culture des olives a été apportée par les Phéniciens il y a plus de 3000 ans mais je doute qu’ils aient dit aux Andalous d’en mettre partout !
Jaen, sur sa colline.
La femme de Manuel en rajoute une couche. Cette fois, on roule carréement dans les champs d'oliviers !