19 - 21 février
San Giorgio a cremano (italie) – Sorrento – Salerno/Potenza (italie)
230 km
Les environs de Naples ne sont définitivement pas faits pour le vélo, ce n'est pas agréable de rouler des dizaines kilomètres au milieu des voitures, du bruit et de la pollution. Par contre, ce n'est pas dangereux, en étant attentif. Il suffit juste de suivre le mouvement et tout se passe bien. De plus tout le monde utilise le klaxon, pas par arrogance comme c'est le cas en France mais plutôt pour communiquer : « fais attention, je te double » ou « je passe devant toi au rond-point/carrefour.
Triste spectacle.
C'est en arrivant dans la presqu'île de Sorrento que je peux respirer un peu et voir de la nature. Ouah, ça fait du bien de voir du vert, sans trop de papiers en plus !!
Sorrento.
Je suis plus que chaleureusement accueilli par Marco, qui accueille les cyclos de passage dans son bed&breakfast. Comme souvent en Italie, « tu es ici chez toi et tu peux rester autant que tu veux » ! Je ne vais pas me gêner, tiens !! Non quand même pas mais c'est la 1ère fois qu'il ne fait pas froid dans la maison. Depuis Barcelone, les gens ne chauffent pas ou très peu chez eux, au plus j'ai eu 16°C !! Alors 22°c dans la chambre, c'est le paradis !
C'est l'île d'Hervé Villard !
La vue depuis le B&B pourrait être plus dégueulassse !
Le soleil brille déjà fort ce matin mais à l'ombre, il fait quand même froid. C'est ça le plus dur dans le sud l'hiver : Passer de 20°c au soleil à 6-7°c à l'ombre. Pour cette journée de vadrouille, je pars avec une sacoche allégée à la découverte de la 1ère partie de la côte amalfitaine et de 2 villages, Positano et Almafi. Plus facile à visiter sans les 70kg du vélo.
Cette côte serait la plus belle d'Italie (continentale?). C'est peut-être vrai, il est difficile de faire plus de 500m sans s'arrêter pour admirer le paysage ou prendre des photos. C'est vraiment superbe, cette montagne qui descend directement dans la mer. J'en prends plein les yeux, un vrai régal, encore sublimé par le ciel azur et des températures printanières. C'est une de ces journées incroyables, ça arrive de temps en temps. Pour ne rien gâcher, la circulation est très faible. Tous les plaisirs je vous dis !
Généralement j'essaie de faire une boucle, plus distrayant pour la tête. Je rentre donc à Sorrento par la montagne, et je suis bien heureux d'être léger. Je prends de la hauteur au milieu des citronniers, qui sont partout. Les vues sur les côtes sont inoubliables. Par contre la descente (15km) à l'ombre me refroidit bien vite. Quel contraste !
Marco s’occupe de mes jambes fatiguées avec un massage dont il a le secret. Moi je suis complètement rincé. Trop de bonnes émotions aujourd'hui.
Les citrons craignent les basses températures.
C'est le pays du citron je vous !
Marco aurait bien aimé que je reste plus longtemps mais l'appel de la route est trop fort, je veux découvrir le sud de l'Italie. Hein ça change d'hier avec les sacoches. Je mets plus d'une heure à grimper pour me retrouver de l'autre côté de la presqu'île. Les 40 premiers kilomètres sont les mêmes qu'hier à la différence près qu'aujourd'hui, c'est nuance gris, voire très gris. C'est sûr que ça n'a pas le même charme mais c'est quand même beau.
C'est donc à partir d'Amalfi que je découvre la 2è partie de la côte. Je m'épargne les 5 kilomètres de montée pour aller au village de Ravello, un temps pareil ne me donne pas envie de faire des efforts supplémentaires. La route de la côte est déjà assez difficile comme ça.
Le village d'Atrani.
Ce n'est que vers le cap d'Orso que la nature reprend ses droits, il faut dire aussi que ce n'est pas évident de construire quoi que ce soit dans les environs. Les premières gouttes de pluie commencent à tomber, rien de gênant pour l'instant mais je sais que ça ira qu'en empirant. Je mets donc le « turbo » pour m'éterniser le moins possible, cependant j'arrive sous la flotte à Salerne, et pour tout dire, je n'ai aucune envie de découvrir la ville.
Maiori.
Je trouve le point de rendez-vous où je dois retrouver mon hôte du jour. Parfait il y a un abri-bus ! Un sans abri vient me faire la conversation en attendant. Il a du mal à me croire que je roule depuis 3 ans, sans prendre le train. Arrive Flora, les présentations sont brèves, tout de suite elle me parle d'auberge. En fait la conduite de gaz s'est cassée aujourd'hui dans sa maison, du coup elle ne peut pas rester chez elle. La voiture est d'ailleurs pleine de valises, elle part s'installer chez des amies. Dormir à l'auberge, même sans payer ne m'enchante guère. Elle me demande donc quelle est ma prochaine destination. Potenza. Et hop on est partis pour la gare où elle m'achète le billet de train. 20 minutes plus tard, je quitte Salerne … en train !! Je contacte en catastrophe Rosalba qui se dépatouille comme elle peut pour trouver une solution. C'est que j'arrive avec quelques jours d'avance ! Elle avait prévu de sortir ce soir … Elle s'imagine mal me laisser dans la tente cette nuit sous la pluie, elle trouve donc un petit créneau pour qu'on se rencontre une petite demie-heure, le temps de faire connaissance, avant de rejoindre ses amis. Quant à moi, je suis crevé, que d'aventures aujourd'hui mais je suis quand même déçu d'avoir manqué le début de la Basilicate. Il faudra que je revienne une autre année ...