26 - 28 septembre
Lerida (Espagne) – Vallmanya – vers Castejon de monegros – Fuentes de Ebro (Espagne)
191 km
Les vacances sont maintenant terminées, mon quotidien nomade reprend donc, mais je ne pars pas des Pyrénées. Pour des raisons de logistique, c’est à Lérida en fin d’après-midi que je donne mes 1ers coups de pédale. Le but est de s’éloigner de la grande ville et trouver un bivouac.
La différence de température est nette entre la montagne et la plaine, il fait chaud ici. Sans surprise, tout autour de moi, ce n’est que de l’agriculture intensive et des fruits. Les villages sont très rares et c’est dans celui où je voulais prendre de l’eau que je ne trouve pas de fontaine. Il faut dire qu’il est complètement abandonné, les quelques maisons appartiennent à une ferme, chez qui je vais frapper à la porte pour remplir mes bouteilles.
Je tombe sur une femme qui m’apporte un cahier et un stylo afin qu’elle ait un souvenir de mon passage ! Il y a quelques jours, un autre cyclo est venu lui demander de l’eau !
Pour le bivouac, j’ai le choix de l’embarras dans le village ! Par contre les moustiques espagnols sont plus que contents de mon arrivée et en profite pour venir goûter mon sang. Pas possible d’être tranquille !!
Il y a souvent des endroits étranges en Espagne.
Je n’étais pas bien pressé ce matin, j’ai attendu que le soleil sèche la tente avant de déjeuner, une sorte de grasse matinée puisque je ne quitte le campement que peu avant 11 heures.
Au bout de quelques kilomètres, je me retrouve en Aragon, une région que j’avais beaucoup appréciée et déjà au mois de mars, j’avais été frappé par l’aridité de cette partie de l’Espagne. Fin septembre, plus rien n’est vert, à part les parcelles arrosées constamment pour faire pousser ce qui peut l’être : beaucoup de maïs mais aussi pommes, pêches, poires sur des hectares et des hectares.
C’est à 90% plat et le trafic est quasi nul sur les petites mais rares routes, qui m’obligent à faire plus de kilomètres pour éviter la grosse nationale. Je suis vraiment de retour en Espagne, les villages et rares villes traversées n’ont plus rien à voir avec la catalogne. Ici ils sont moches, laids et à chaque fois, on se croirait dans le far ouest. Bon j’exagère un peu mais quand même !
Dépaysant, totalement !
Toute la journée il a fait chaud, cela aussi change des Pyrénées. Je ne suis pas trop fatigué mais après 90 kilomètres, je commence à chercher un endroit, que je trouve facilement au bout d’un chemin rural naturel, seulement ouvert aux piétons et aux cyclistes. Il y a une petite aire de pique-nique, c’est tout confort ce soir ! Mais je ne traine pas, il fait nuit de plus en plus tôt, vers 20h30 en ce moment. Oui l’automne est bien là !
Réveillé par la pluie un dimanche matin à 5h ! La journée commence bien. Mais le pire dans tout cela, c’est qu’il pleut très fort et certaines coutures de la tente ne sont plus étanches. Pendant 2 heures, je suis donc obligé de les éponger avec la serviette pour éviter que les gouttes ne passent à travers la moustiquaire.
Il a plu jusqu’à 2 heures de l’après-midi, j’ai longtemps cru que j’allais passer une 2è nuit au même endroit. Oh cela ne m’aurait pas déranger car j’avais de l’occupation : remettre de l’ordre dans mes sacoches, planifier ma route pour aller à Madrid et me reposer !
Je commence la journée de vélo à 15h30, avec les 2 roues bien dégonflées. Il semblerait que sur le lieu de bivouac, des épines se soient frottées à mes pneus d’un peu trop près. Pas envie de réparer, je gonfle à la pression maximum.
C'est très très rare le mauvais temps dans cette région.
Je m’arrête au prochain village, distant de 24 kilomètres, pour les regonfler et trouver un abri pour manger car il pleut à nouveau. La région de Saragosse est l’une des plus désertiques d’Europe et voilà que je me tape une journée de pluie. Il faut le faire quand même !
Je pensais ensuite que les pneus tiendraient jusqu’au prochain village à 20 kilomètres mais à l’arrière, il n’a pas supporté le coup de pompe. C’est donc sous une pluie fine que j’ai mis une rustine. Aujourd’hui j’ai tous les plaisirs.
Pour couronner le tout, j’espérais trouver un bac pour traverser l’Ebre mais non je dois faire un détour de 20 kilomètres sur 2 nationales, l’une chargées de camion et l’autre de voitures, pour passer sur l’autre rive. Heureusement que je reçois un accueil superbe de la part de Jean-Marc, un des rares Warmshower espagnol qui répond ! De plus je tombe bien à Fuentes de Ebro car ce sont les festivités de la ville pendant 5 jours, ça promet !
Je pensais traverser le fleuve en voyant ce panneau. Eh bien non, c'est juste pour mettre le kayak à l'eau.
Eglise de style mudéjar.