1er - 03 novembre
Lagunas de Navelendia (Espagne) – vers Las eras – Casas Collado – Valence (Espagne)
287 km
Durant la nuit, un jeune homme et une jeune femme ont eu l’idée de passer un petit moment coquin près de la tente. Les amortisseurs de la petite fourgonnette, âgée, avaient tendance à trop grincer, je suis donc venu aux nouvelles. 5 minutes plus tard, ils partaient !
Tout comme hier, les premiers 90 kilomètres n’ont pas réussi à éveiller mon intérêt, je me suis juste fait un petit coup de route nationale pendant 20 kilomètres, pour faire un peu plus court. Et ma foi, j’ai eu raison puisque la circulation était dans l’autre sens. Les habitants d’Albacete ont quitté la ville pour aller respirer l’air de la montagne.
Tout confort le petit déj !
A pied sur une route nationale avec une ligne droite de 25 kilomètres, il faut en vouloir !
Albacete.
Oui oui, c'est bien une piste cyclable !
C’est donc en suivant le fleuve Jucar que la journée est devenue intéressante. En Espagne c’est très très rare de rouler dans une vallée, exception faite de la montagne. Je n’allais pas donc passer à côté ! La route suit les méandres du fleuve, les rares villages sont tout en longueur car la place est comptée. Tellement que la plupart des maisons sont taillées dans la falaise.
Par contre, très difficile de trouver un endroit pour dormir. Je continue donc à pédaler jusqu’à Alcala del Jucar mais quand j’arrive dans la ville, je me rends tout de suite compte que c’est impossible. La ville, accrochée à la falaise, attire les touristes, très nombreux en ce samedi ensoleillé. De plus si je reste dans la vallée, la tente sera complètement humide au réveil et le soleil, je ne le verrai qu’après 10-11 heures. Je préfère donc donner un dernier coup de rein, 3 kilomètres de montée, pour remonter sur le plateau. Le temps de faire le plein d’eau et 3 kilomètres plus loin, je trouve l’endroit idéal : une petite pinède à l’écart de la route.
Bien sûr c’est au moment de me laver que le vent commence à se lever mais il fait extrêmement doux ce soir, on se croirait encore en été !
Alcala del Jucar.
Depuis la tente.
Mais quelle idée de se mettre sous les arbres alors qu’un dense brouillard est apparu durant la nuit. Je dormais bien jusqu’à ce qu’un interminable goutte à goutte commence. Toutes les 4 secondes un « ploc » sur la tente, à des endroits différents. Du coup je me réveille fatigué. Ce n’est qu’à 11 heures que je décolle et les derniers kilomètres plats de la Mancha sur des lignes droites interminables sont derrière moi.
C’est marrant comme le paysage a radicalement changé en entrant dans la communauté de Valence. Tout d’un coup, du vert, beaucoup de vert, des arbres, une route qui tourne ; avec du dénivelé. D’ailleurs, je ne suis plus habitué à faire tant d’effort pour avancer mais les paysages qui défilent sous mes yeux en valent la peine. Par contre c’est vraiment dommage qu’aucune route ne suive le cours du fleuve Jucar, de loin ça a l’air extraordinaire.
En approchant du village Dos aguas, je sens que je faiblis. Dans les alentours immédiats, ce n’est pas possible de dormir, il n’y a pas la place. Je continue donc ma route en direction de Valence, par la montée d’un col. Après 90 kilomètres, je lance mes dernières forces dans l’ascension, que j’arrête dès que l’occasion se présente. C’est bon de profiter encore du jour et de monter le campement tranquillement. Par contre j’espère que les 2 toutous voisins auront la bonne idée de dormir !
Le village de Dos aguas.
Alors les 2 toutous ont bien dormi cette nuit, par contre dans le courant de la nuit un générateur situé à une cinquantaine de mètres de la tente s’est mis en route, faisant un boucan d’enfer. Encore une nuit au sommeil très léger !
Seuls les 15 premiers kilomètres du jour ont été superbes, ensuite en perdant de l’altitude, la circulation a commencé à apparaitre, ainsi que les arbres fruitiers (agrumes) et les fleurs. Ah oui, je suis bien de retour sur la côte méditerranéenne, 1 an et demi.
Dos Aguas, depuis la tente au petit matin.
Et qui dit côte méditerranéenne, dit cyclos ! En l’espace d’une heure, j’ai rencontré un Turc, un Autrichien et un groupe un peu saltimbanque sur les bords. C’est la migration des cyclos vers le sud, comme les oiseaux !!
Quant à moi, je m’arrête 2 jours pour découvrir la ville et … monter vers le nord ! Je suis toujours à contre-courant !
Des oranges bientôt dans votre supermarché préféré !
5 minutes de bavardage avec l'Autrichien, à la recherche de pneu lui aussi !