29 - 30 août
Vers Mieras (Espagne) – Camprodon – Josa del Cadi (espagne)
190 km
Réveillé à 4h30 par le tonnerre, je décide de lever les voiles même si tout est mouillé. Je trouverai bien un moment dans la journée pour tout faire sécher. Je suis encore sous le coup d’hier, je pédale sans grande envie, je m’arrête juste à Banyoles pour le petit déjeuner, alors qu’il commence à faire jour, et quelques kilomètres plus loin à Besalu, qui se prépare à sa fête médiévale qui commence demain.
Besalu et son joli pont.
On se prépare très activement !!
Je me demande bien ce que je suis venu faire dans ce coin des Pyrénées, pour cette petite boucle. Les paysages sont sympas mais ce n’est pas de la haute montagne, les cols ne proposent rien de spectaculaire et dans cette partie de la Catalogne, ils sont difficiles, pour leur longueur ou pour les cols cachés, non répertoriés sur la carte.
Le ciel se couvre tout d’un coup et je me tape l’orage, pas besoin d’enfiler le poncho, ça ne sert à rien de la mouiller, le t-shirt sèchera plus vite !
Le village de Castelfollit.
Merci mon dieu !!! Je suis au sec !
Mais on ne rentre pas dans l'église, ça non !
Le village de Beget se mérite en venant du sud, c’est moi qui vous le dit, je m’en souviendrai de cette petite route qui monte bien raide, qui redescend, et ainsi de suite … . Tout comme pour partir du Beget, ça grimpe, 600 mètres de dénivelé pour arriver au col. C’est dommage que le temps soit si gris, avec une belle lumière, ça changerait tout ! 3 kilomètres avant le col, je remplis la poche à eau car j’ai l’intention de m’arrêter au col mais peine perdue, il n’y a pas de place pour ma tente. Je suis donc obligé de continuer et de commencer à descendre la vallée du Ter, gros axe routier venant de France. Je me doute que les possibilités pour être tranquille seront réduites. Pendant 4 kilomètres, rien, à Camprodon, je fais un essai près d’une source mais il y a du passage, c’est donc finalement à la sortie du village que je trouve un champ. Il est encore tôt, même pas 17h, mais ma journée a été longue et j’ai surtout envie de me reposer. 90 minutes plus tard, il pleut, comme quoi j’ai bien fait !
Je suis rapidement arrivé à Ripoll, les 24 kilomètres avalés en 1 heure (je descendais aussi la vallée) et là la question du jour. Est-ce que je passe par un beau col à 1800 mètres d’altitude, mais sur un gros axe ou bien est-ce que je repasse par la sierra de Cadi, que j’avais beaucoup aimée, par une autre route ? Le temps plus que couvert sur les sommets et le trafic me font opter pour la seconde solution. Je manque sûrement des beaux paysages mais je préfère la tranquillité. Cependant le 1er col commence à me donner des regrets, c’est long, ça ne monte pas très haut et rien de spécial à voir.
Les bolets (en Catalan, champigons) sont maintenant sur le bord des routes.
Par contre quand j’attaque la sierra de Cadi, dès les premiers mètres, le paysage change complètement. Ah, enfin, ce n’est pas trop tôt ! Je suis surpris du trafic sur cette petite route mais je crois que les Espagnols sont pressés de rejoindre leurs campings pour manger des saucisses grillées au barbecue.
Le 2è col de la journée est avalé, en suant à grosses gouttes, il faut dire que le soleil est de la partie mais pas pour longtemps. A l’attaque du 3è col, des gros nuages noirs bien menaçants font leur apparition. J’avais plus ou moins prévu de m’arrêter au dernier village avant le sommet mais les 3 petits kilomètres pour l’atteindre me tendaient trop les bras. Erreur ! Le dernier kilomètre, je donne tout ce que j’ai dans les jambes car c’est de plus en plus noir. Dans la descente, d’habitude je ne pédale pas mais là aujourd’hui, c’est le gros développement qui est de sorti. La descente s’effectue à fond, en espérant arriver au 1er village sec. Mais la nature est plus fort, 2 kilomètres avant le village, je commence à me prendre la grosse saucée de montagne, avec des gouttes tellement grosses qu’elles me font mal au visage, aux bras et aux jambes, j’en crie même de douleur !
Le dernier col est au fond.
Dans la descente, à fond !
Arrivé au village, je me trouve un abri en attendant que l’orage passe et ensuite le soleil pour qu’il me sèche, je suis complètement mouillé. Je me mets ensuite en quête d’un petit coin, aisément trouvé, avant que le second orage n’éclate, puis le 3è un peu plus tard. Pouf, quelle journée, je suis complètement rincé, c’est le cas de le dire !
Vue imprenable sur le village de Josa del Cadi.
Et voilà que le 2è orage arrive.